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Magdi MASARAA

Né en 1991 au Darfour, près d’El-Genena, à l’ouest du Soudan, Magdi Masaraa doit fuir son village à l’âge de 13 ans pour échapper à la destruction et aux massacres perpétrés par des milices lors de la guerre de 2003, l’un des nombreux affrontements qui ravagent le Darfour depuis plus de trente ans. Son parcours le mène du Tchad au Kenya, de l’Egypte à la Lybie, jusqu’à l’Italie et Calais, avant d’arriver à Paris où il réside aujourd’hui. Sa connaissance de l’arabe, de l’anglais et du Massalit, une langue en voie de disparition, lui permet de servir d’interprète et de prendre des responsabilités à la tête de sa communauté. Avant tout militant et activiste politique, Magdi Masaraa est également un artiste et un compositeur de chansons autodidacte.

Beaucoup de ses dessins au feutre de couleur sont des représentations plus ou moins cartographiées de son village, tracées de mémoire à l’aide d’éléments de paysage symbolisés. Il dessine également les différentes lances qui ornaient la maison paternelle telles qu’elles se présentent à son souvenir. Ces dessins au tracé simple, presque naïf, expriment les tâtonnements de l’imagination au secours de la mémoire. Ils lui permettent de recomposer les éléments d’une culture menacée d’éradication et d’une identité fragilisée par des années d’absence forcée.

Born in 1991 in Darfur, near Geneina, West Sudan, Magdi Masaraa had to flee his village at the age of 13. He left to escape the destruction and massacres perpetuated by militia during the 2003 war, one of the many conflicts that have raged in Darfur for over thirty years. His journey took him from Chad to Kenya, Egypt, and Libya, and even as far as Italy and Calais, before arriving in Paris, where he lives today. His ability to speak Arabic, English, and Masalit, a disappearing language, allowed him to serve as an interpreter and become a leader of his community. Primarily a militant and political activist, Magdi Masaraa is also an artist and a self-taught songwriter.

Many of his coloured felt-tipped pen drawings are more or less cartographic depictions of his village, done from memory with symbolic landscape motifs. He also draws the lances that decorated his father’s house, as he remembers them. These simple, almost naïve, line drawings express the probings of the imagination as it searches for memories. They help him reconstruct the elements of a culture that is menaced with eradication and an identity damaged by years of forced exile.

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