Abdul SABOOR
Menacé par les Talibans, Abdul Saboor doit fuir l’Afghanistan et sa ville natale Jalalabad, située à 150 km à l’est de Kaboul. Commence en 2015 un long et éprouvant voyage qui le mène de camp en camp. Outil de survie, seul lien avec ses proches et son pays, son smartphone devient alors instrument de création, de mémoire et de dénonciation. Ses photographies, au plus proche de l’humain, témoignent à la fois d’une réalité cruelle tout en donnant un visage, une dignité à ses sujets. Au-delà de l’aspect proprement documentaire, son sens du cadrage, de la lumière et des couleurs confère à ses images la puissance d’une véritable écriture photographique. Arrivé en France en 2017, Abdul Saboor voit son travail photographique vite remarqué. Il expose en 2018 avec l’Atelier des Artistes en Exil dans les vitrines du jardin du Palais Royal à Paris, puis dans une galerie associative du 19e arrondissement, L'Utopicerie. Toujours engagé auprès des réfugiés pour dénoncer les conditions déplorables qui sévissent dans les camps, Abdul Saboor souhaite aujourd’hui poursuivre son travail photographique. Son projet : revenir sur ses pas, effectuer le voyage «retour» pour documenter la vie dans les camps où il a précédemment séjourné.
Threatened by the Talibans, Abdul Saboor had to flee Afghanistan and his native city of Jalalabad, 150 km east of Kabul. In 2015 he set out on a long and difficult journey that took him from camp to camp. His smartphone became a means of survival; the only link with his loved ones and his country. It became a tool for creation, memory, and protest. His eminently human photos bear witness to a cruel reality, while also giving faces to his subjects and demonstrating their dignity. While his images possess great documentary value, his sense of framing and of light and colour also make them powerful works of photographic art. After his arrival in France in 2017, Abdul Saboor’s photographic work quickly drew interest. In 2018 the Atelier des Artistes en Exil exhibited his work in the showcases of the Palais Royal gardens in Paris; another exhibition was held in the Utopicerie association gallery in the 19th arrondissement. Today, still committed to helping refugees by denouncing the terrible conditions in the camps, Abdul Saboor is determined to pursue his photographic work. His current project involves retracing his steps in a return to the past, in order to document the way of life in the camps he stayed in.