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Iman HASBANI

Née à Sweida en Syrie, Iman Hasbani est diplômée en 2007 de la Faculté des Beaux-Arts de Damas, département peinture. D’élève, elle passe aussitôt professeur et enseigne la scénographie théâtrale jusqu’en 2012. Bien identifiée sur la scène du Moyen-Orient et internationale, Iman Hasbani participe à de nombreuses expositions et résidences en Jordanie, en Egypte et au Liban. En 2015, elle décide de quitter la Syrie et entreprend un master «soutien psychosocial et dialogue à travers l’art» à l’Université des arts de Beyrouth. Elle s’installe ensuite à Berlin où elle vit et travaille toujours.

Peintre au départ, Iman Hasbani pratique la vidéo, l’installation, le photomontage et la performance. Optant pour des dispositifs à la fois énigmatiques et épurés, l’artiste signe une œuvre au féminin où elle met volontiers en scène telle une présence fantomatique. Les souvenirs d’enfance, la figure de sa mère couturière, l’expérience personnelle, le rêve et la mémoire sont les sources d’inspiration d’une œuvre hantée par la question de la disparition et de la trace.

Sa vidéo Exit (2009) montre les mains d’une femme prisonnière de voiles de dentelle blanche dont elle tente en vain de se libérer à coups de ciseaux. Le cliquetis des lames métalliques rythme de manière obsédante le geste de cette femme sans visage à jamais captive. Dans la performance Walk qu’elle réalise au Liban, à l’Art Residence Aley, en 2013, l’artiste vêtue de blanc s’avance à travers le jardin, indifférente au monde, telle une somnambule. Des flashs de lumière stroboscopique créent des éclairs dans la nuit. Comme un murmure entêtant, le récit des souvenirs d’enfance des spectateurs s’entremêlent, inintelligibles. Dans ce décor irréel et inquiétant, chacun est libre de déambuler, à la seule condition d’enfiler des chaussettes blanches qu’il déposera là où il s’arrête, la performance laissant derrière elle un sol parsemé de tissus blanc. Ensemble de photomontages, Separation (2017) la montre à nouveau, silhouette frêle s’avançant de dos dans un paysage de ruines et de chars d’assaut. Vêtue d’une petite robe blanche, l’artiste serre contre elle un oreiller, bouclier contre la violence du monde ou élément rescapé d’un quotidien ravagé. En 2017 toujours, Iman Hasbani présente une installation immersive dans le cadre d’une exposition personnelle au Art-Lab de Berlin. Here, There And Other Places invite le visiteur à pénétrer dans une poche de tissu blanc. Les confidences de femmes enregistrées lors d’ateliers d’expression créent un bruit de fond inaudible qui accentue le caractère oppressant du dispositif.

Présente sur la scène internationale, Iman Hasbani participe en 2018 au projet «Un œil ouvert sur le monde arabe» à l’Institut du Monde Arabe, à Paris. Elle expose en 2019 à la maison des arts de Malakoff, en France, et à la Fondation Atassi, à Dubaï. Dans ses travaux les plus récents, Iman Hasbani revient à des formes d’expression plus intimes et privilégie le dessin ou le journal intime pour s’attacher à «la poésie du quotidie».

www.imanhasbani.com

Born in Sweida, Syria, Iman Hasbani graduated in 2007 from the painting department of the Damascus Faculty of Fine Arts. After her graduation she became a professor and taught stage design until 2012. Recognised both in the Middle East and internationally, Iman Hasbani participated in many exhibitions and residencies in Jordan, Egypt, and Lebanon. In 2015, she decided to leave Syria and began a master’s degree in “psychosocial support and dialogue through art” at the Beirut University of Art. She then moved to Berlin, where she currently lives and works.

Initially a painter, Iman Hasbani works with video, installations, photomontage and performance. Preferring systems that are both enigmatic and simple, she has created a body of work that is eminently feminine, in which she often includes herself, like a ghostly presence. Childhood memories, her seamstress mother, her personal experiences, dreams and memory are all sources of inspiration for her work, which is haunted by the themes of disappearance and traces.

Her video Exit (2009) shows the hands of a woman who is imprisoned behind veils of white lace from which she vainly tries to free herself using scissors. The click of the metal blades lends a haunting rhythm to the movements of this faceless woman, an eternal prisoner. In the performance Walk, which she created in Lebanon, at the Art Residence Aley in 2013, the white-clad artist moved forward, crossing the garden, unaware of her surroundings, like a sleepwalker. Stroboscopes flashed like lightning in the dark. In a sort of repetitive murmur, the childhood memories of the spectators blended together unintelligibly. In this surreal and disturbing décor, viewers could move freely, as long as they wore white socks that they took off when they left, which resulted in the ground being scattered with discarded white socks. The group of photomontages, Separation (2017) shows her again, a frail silhouette seen from behind as she moves forward in a landscape of ruins and tanks. Clad in a white dress, the artist hugs a pillow to her body, perhaps as a shield against the world’s violence, or a domestic item that has escaped the ravages and destruction. Again in 2017, Iman Hasbani presented an immersive installation during a solo exhibition at the Berlin Art-Lab. Here, There And Other Places invited visitors to enter into a white fabric tunnel. A recording of secrets confided by women, which had been made during workshops, was played. It became a kind of barely audible background noise that accentuated the oppressive feeling created by the installation.

Well known on the international art scene, in 2018 Iman Hasbani participated in the project “Un œil ouvert sur le monde arabe” at the Institut du Monde Arabe in Paris. In 2019 she exhibited at the maison des arts in Malakoff, France, and at the Fondation Atassi in Dubai. In her most recent work, Iman Hasbani has returned to more intimate forms of expression, favouring drawing and writing a diary in order to focus on the “poetry of daily life”.

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