Tammam AZZAM
Né à Damas, en Syrie, en 1980, Tammam Azzam fait ses études à la faculté des Beaux-Arts de l’Université de Damas. Diplômé en 2001, il développe une œuvre de peintre puissante à la lisière de l’abstraction et la figuration. Tout en faisant référence au paysage, ses premières séries Trees (2003-2004) et Horizons(2006-2008) explorent la surface du tableau dans une gestualité expressionniste abstraite. Expérimentant des techniques mixtes, Tammam Azzam incorpore peu à peu tissus et objets avec sa série Laundry(2008-2001). Le noir et le blanc dominent alors toute sa production. Parallèlement à sa carrière artistique, Tammam Azzam développe avec succès une activité de graphiste. Forcé de quitter la Syrie en 2011, année de la Révolution, il s’exile aux Emirats arabes unis. Loin de son atelier, il utilise les technologies numériques pour produire des images hybrides, Photomontages (2011-2017), liées aux évènements politiques. Diffusée sur Facebook, sa série Syrian museum (2013) qui juxtapose immeubles en ruines et chefs œuvres de l’art occidental fait le tour du net. Devenue iconique, sa série Bon Voyage (2014) montre un immeuble en ruine soulevé comme dans un rêve par un bouquet de ballons. L’immeuble voyage dans les airs pour apparaître successivement en plein ciel, au dessus du bâtiment de l’ONU à Genève, du parlement de Londres ou encore à New York, face aux tours jumelles en feu. Commentaire poétique et explicite dénonçant les drames et les responsabilités dans le conflit syrien, son œuvre dit alors la destruction, l’injustice mais aussi l’espoir.
En 2014, Tammam Azzam revient pleinement à la peinture avec une nouvelle série Storeys (2014-2016). Toutes en noir et blanc, ses toiles figurant des carcasses d’immeubles éventrés par les bombes font renaître une pratique où la figuration frôle l’abstraction. Son installation à Berlin en 2016 coïncide avec un nouveau travail utilisant une technique minutieusement mise au point. L’artiste expérimente le collage sur toile de grand format, piochant dans une masse de fragments de papier de couleurs peints à la main (plus de 50 000). Geste hautement symbolique, il reconstruit à partir de débris de vastes paysages en ruines assimilables à des compositions abstraites. Intitulée Collages (2016-2019), cette série inaugure une palette colorée douce et subtile qui vient sublimer l’ampleur des dévastations qu’elle décrit. Des silhouettes humaines se devinent parfois dans ces paysages désolés vibrants de lumière et où s’ouvrent soudain de vigoureuses lignes de perspective.
Born in Damascus, Syria in 1980, Tammam Azzam studied at the Faculty of Fine Arts of the University of Damascus. After his graduation in 2001 he began creating a powerful body of painted works, situated between abstraction and figuration. His early series Trees (2003-2004) and Horizons (2006-2008) make reference to landscapes while exploring the pictorial surface through abstract, expressionist gestures. Experimenting with mixed techniques, Tammam Azzam gradually incorporated fabrics and objects into his work with his Laundry series (2008-2001). At the time his work was predominantly black and white. In parallel to his artistic career, Tammam Azzam has been a successful graphic designer. Forced to leave Syria in 2011 - the year of the Revolution - he fled to the United Arab Emirates. Far from his workshop, he used numeric technology to produce hybrid images related to current events - Photomontages (2011-2017). His series Syrian Museum (2013), which juxtaposed ruined buildings with masterpieces of Western art, was posted on Facebook and went viral. His iconic series Bon Voyage (2014) shows a building in ruins that is lifted up and carried off by a bunch of balloons, as if in a dream. The building travels through the air, appearing successively against a blue sky, above the UN building in Geneva, the London Parliament, and opposite the flaming twin towers in New York. A poetic and explicit political commentary denouncing the tragedy of the Syrian conflict and those responsible for it, the work speaks of destruction and injustice, but also offers hope.
In 2014 Tammam Azzam returned to painting with a new series, Storeys (2014-2016). These black and white canvases show the carcasses of buildings gutted by bombs, reiterating a style in which figuration borders on abstraction. His 2016 installation in Berlin coincided with a new phase in his work, making use of a carefully developed technique. Azzam experimented with large collages on canvas, choosing from among a huge store of hand-painted coloured paper fragments (over 50,000). In a highly symbolic gesture, he reconstructed vast ruined landscapes from debris, producing abstract compositions. Entitled Collages (2016-2019), this series inaugurated a soft and subtle palette that sublimated the devastating destruction it depicted. Human silhouettes may sometimes be discerned in these landscapes that are desolate yet vibrant with light, and open astonishingly onto robust lines of perspective.